Une fois n'est pas coutume, les huit étudiantes et étudiants en scénographie de la Neuvième école se sont retrouvés pour la troisième fois à Nanterre-Amandiers pour réfléchir ensemble au pavillon des écoles que la France présentera à la Quadriennale de Prague en juin 2019.
La Neuvième école continue d'explorer le thème de "l'île". Récit détaillé par la Neuvième école du troisième atelier qui s'est tenu du 10-14 décembre 2019 à Nanterre-Amandiers.
L'Aquarium
Dix heures, lundi 10 décembre 2018 dans les bureaux d'ARTCENA. Le rendez-vous est pris, nous attaquons cette nouvelle semaine rue de la Folie-Méricourt. Nous sommes accueillis avec des chouquettes et du café. On découvre les lieux et rencontre l’équipe. À midi nous déjeunons avec Philippe [Quesne] puis direction Nanterre, RER A.
Nous avons devant nous une semaine, un théâtre, une salle. L’Aquarium : grand espace vitré donnant sur l’extérieur. Verdure pour horizon. On investit les lieux. Chacun se recrée un espace de travail, sobre et épuré pour certain, encombré et fouillis pour d’autres.
Les prochains jours seront consacrés à une exploration autonome autour du thème de l’île.
À notre disposition de quoi dessiner, coller, découper. Ordinateurs autorisés. Deux jours de recherches et d’expérimentations, FIP en fond sonore. Chacun est à son bureau, l’ambiance est studieuse, ou presque. Quelques fois on entend le rire de Shehrazad qui regarde des vidéos. On gribouille, on arrache, on déchire, on gratte, on écrit, on collecte. Mercredi après-midi, temps de présentation. La consigne est simple, rendre compte en dix minutes de notre recherche, toutes formes acceptées.Huit îles
Pas une présentation ne se ressemble. 8 recherches, 8 moments, 8 îles.
- Bianca nous invite aux toilettes. Au centre, dans une lumière verdâtre trône un sac plastique qui recouvre une bouche d’évacuation d’eau, le tout est bercé par la voix de Simon. Création sonore, espace immersif, recherche sur les déchets.
- Estelle propose un jeu de hasard, plusieurs histoires d’îles possibles. Sur le mur elle a affiché des dessins : un inventaire culinaire d’île.
- Shehrazad a, quant à elle, préparé une petite vidéo, une compile, un zap sur l’île. Tout y passe, même l’île de la tentation.
- Simon s’est intéressé au trésor, derrière son bureau il nous raconte ses pérégrinations intellectuelles. Le pourquoi du comment une petite malle s’est retrouvée devant son bureau. Dans cette malle, un trésor, le sien : on y voit par le reflet d’un miroir une vidéo d’oiseaux.
- Ariane a collecté, classifié, des images d’île. Sur une table, à plat, son inventaire. On est libre de le compléter, le modifier.
- Camille, par le biais d’une petite maquette nous raconte une histoire d’île magique. Elle a aussi dessiné: des îles toujours, mais cette fois-ci trompeuse. Recherche formelle, elle s’intéresse a ce qu’elle cache, ce qu’il peut y avoir en dessous.
- Clothilde nous présente ses collages, ses dessins, de petites aquarelles. Récupérer, coller, inventer, décaler, assembler, découper, détourner. Au mur, on découvre son monde à elle. Une île en soi.
- Pour ma part, j’ai affiché au mur une série d’expérimentations plastiques : des peintures et des collages pour parler de l’archipel. Une île parce qu’il y en a plusieurs. Je lis un texte que j’ai écrit sur un souvenir d’île. Île d’enfance, maison de vacances. Accrochée à un fil, la photo de cette maison gravite de mains en mains.
Rentrer dans la Quadriennale par le carré de cinq mètres sur cinq
Jeudi nous rencontrons Élodie Dauguet, coordinatrice de la scénographie et des ateliers de décors à Nanterre-Amandiers, qui nous présente son travail sur le spectacle de Théo Mercier puis nous visitons le décor de Claude Régy en passant par les ateliers.
L’après-midi est consacrée à des exercices d’expérimentations spatiales : un espace donné, cinq mètres par cinq mètres - comme à la Quadriennale, des duos, une micro performance. L’idée : interroger et investir l’espace donné, appréhender physiquement la Quadriennale.
Vendredi, fin de semaine. On ponctue ce temps de recherches et d’explorations par une conférence sur le théâtre face à l’avenir climatique.
Lucie Mazières (Sorbonne Nouvelle)