Les huit étudiants en scénographie de la Neuvième école se sont retrouvés pour la quatrième fois à Nanterre-Amandiers en vue de créer le pavillon des écoles que la France présentera à la Quadriennale de Prague en juin 2019. Un atelier placé sous le signe de la mise en perspective et du dépassement de la thématique de l'île
C’est le quatrième atelier qui réunit les huit étudiants venus des quatre coins de la France pour travailler à nouveau aux côtés de Philippe Quesne. Pour ces deux jours, l’heure était à l’expérimentation et à l’exploration. Cet atelier a été l’occasion de prendre de la hauteur par rapport au fil rouge de l'île, pour rêver plus largement et se questionner sur ce que la "Neuvième école" veut défendre à Prague d’un point de vue politique notamment. Qu'est ce que cela signifie représenter la France, présenter l’ensemble des écoles et non seulement des travaux personnels ? En filigrane, s'est développée une réflexion plus globale sur les liens entre le théâtre et l’écologie.
Il fallait explorer ce point d’interrogation qui a la forme d’un carré. Vingt-cinq mètres carrés pour être exact. Cinq mètres sur cinq matérialisés au sol par des bandes noires scotchées directement au sol, à échelle réelle. Ce carré vide est à l’état brut l’espace nu du pavillon à créer, comme une nécessité cubique, celle de s’approprier l’impersonnel et l’artificiel d’une foire d’art contemporain.
Guidé par Philippe Quesne, il fallait entrer dans l’espace, se balader physiquement dans sa nudité spatiale, l’habiter, lui laisser souffler ses fictions et ses hésitations. Alors les étudiants ont marché, ont senti l’espace, seul et à plusieurs, debouts et allongés.
Mais il fallait aussi circonscrire cet espace, le maîtriser d’une façon ou d’une autre. C’est à la main que chacun s’est lancé avec son propre style, sur un support identique, de simples feuilles blanches au format A3 avec stylos, feutres et peinture. Un carnaval de visions s’est manifesté dans l’atelier. Des dizaines et des dizaines de feuilles A3 pour préciser les interrogations et les possibilités. Le dessin dévoile des mondes. On y trouve un bar africain, des structures et des formes claustrophobiques, des appartements imaginaires d’étudiants en scénographie, un pavillon-bus qui fait le tour du monde, un mirador, des pièges, des cabinets de curiosité…
Il y eut aussi quelques sculptures et maquettes réalisées avec des branches, des peaux de clémentine, du polystyrène évidé... A huit, il y a mille et une façons de se projeter dans 25 m2.
Tout ceci constitue désormais un véritable catalogue de formes communes. Le pavillon final s’y trouve peut-être déjà, comme l’a dit Philippe Quesne pour conclure le workshop.
Rendez-vous les 8-9 mars 2019 pour voir ce qu’il en est. Sans Clothilde cette fois-ci, elle a fait ses adieux au groupe et va passer le relais à sa camarade Léa Chardin, qui étudie également à la HEAR.